La famille Guillemot, fondatrice d’Ubisoft, envisagerait un retrait de la cotation en bourse de l’entreprise, et ce, en collaboration avec Tencent. Cette nouvelle, relayée par Bloomberg, survient alors qu’Ubisoft continue de faire face à des difficultés financières majeures, notamment une dette accrue et des résultats décevants. Mais que cache cette stratégie et quel pourrait être l’avenir du géant français du jeu vidéo ?
Ubisoft : Des résultats décevants et une situation boursière fragile
La situation d’Ubisoft est complexe depuis plusieurs années. Après un exercice 2022-2023 se terminant sur une perte nette de 500 millions d’euros, l’éditeur avait misé sur une reprise en 2024. Malheureusement, les ventes décevantes de Star Wars Outlaws et le report de Assassin’s Creed Shadows ont attisé l’impatience des investisseurs. Certains actionnaires ont même exprimé leur insatisfaction publiquement, allant jusqu’à solliciter la famille Guillemot pour qu’elle envisage un retrait d’Ubisoft de la bourse.
Cette instabilité s’est traduite fin septembre 2024 par une chute du cours de l’action à 9,26 euros, son niveau le plus bas depuis plus de dix ans, abaissant la valorisation du groupe à 1,4 milliard d’euros. Cependant, la publication des rumeurs de Bloomberg a eu l’effet d’un électrochoc sur le marché, provoquant un rebond soudain du cours.
Tencent : Un partenaire stratégique clé
Le partenariat entre Ubisoft et Tencent ne date pas d’hier. Le groupe chinois avait investi pour la première fois en mars 2018, en acquérant 5% des actions Ubisoft. Puis, en septembre 2022, Tencent avait renforcé ses liens en achetant 49,9% des parts de la société Guillemot Brothers pour 300 millions d’euros, tout en s’octroyant 5% des droits de vote.
Ces mouvements stratégiques visaient à protéger Ubisoft contre de potentielles acquisitions hostiles, en écho à la tentative de prise de contrôle par Vivendi entre 2016 et 2018. En effet, une clause prévoyait que Tencent ne puisse pas augmenter sa participation dans Ubisoft au-delà de 9,99% avant un délai de huit ans.
Une stratégie pour sortir de l’impasse ?
Selon Bloomberg, la famille Guillemot et Tencent envisageraient aujourd’hui différentes options, dont un retrait de la bourse. Pour l’instant, les discussions sont encore à un stade préliminaire, sans garantie de concrétisation. Une chose est sûre, cette opération pourrait redonner à Ubisoft la flexibilité nécessaire pour mener sa restructuration à bien, loin de la pression constante des marchés financiers.
Un effectif imposant : Atout ou fardeau ?
Avec ses 19 000 employés fin mars 2024, Ubisoft reste un acteur majeur de l’industrie, même après des réductions d’effectifs significatives. Cet effectif demeure bien plus élevé que celui de ses concurrents directs comme Electronic Arts (13 000) ou Take-Two (11 000), et même que Sony Interactive Entertainment (12 700). Pour Ubisoft, la question est de savoir si cette capacité de production étendue peut encore constituer un atout ou s’il est nécessaire de rationaliser davantage pour retrouver une croissance profitable.
Conclusion : Vers une nouvelle ère pour Ubisoft ?
Le potentiel retrait de la bourse marquerait un tournant pour Ubisoft, permettant à la famille Guillemot de reprendre le contrôle, avec le soutien de Tencent, pour reconstruire l’entreprise hors des contraintes boursières. Avec un contexte financier tendu et des enjeux de restructuration importants, cette décision pourrait offrir une seconde chance à Ubisoft pour renouer avec le succès.
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